L'Algérie adoptera une politique étrangère "dynamique et proactive"

février 2020


    ALGER - L'Algérie adoptera, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une politique étrangère "dynamique et proactive" qui lui assurera une place à la hauteur de sa vocation de "puissance régionale", selon le projet du plan d'action du gouvernement présenté mardi devant l'Assemblée populaire nationale (APN).

    Cette politique extérieure "s’inscrit naturellement" dans le prolongement de la politique de redressement national que le chef de l'État s’est engagé à mettre en œuvre au plan interne.

    "Notre diplomatie sera évidemment et tout naturellement au service de notre politique globale de renouveau national et d’édification d’une nouvelle République", est-il souligné dans le document.

    La nouvelle politique étrangère prônée par le président Tebboune "consistera avant tout à assurer à l’Algérie la place et le rôle qui lui siéent dans le concert des nations, à la hauteur de sa vocation de puissance régionale".

    La diplomatie algérienne demeurera "fidèle" à sa doctrine et ses principes cardinaux qui ont de tout temps guidé son action, à savoir "le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité des États, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, le respect des règles de bon voisinage, le règlement pacifique des différends et le soutien aux causes justes".

    L'action diplomatique de l’Algérie se déploiera, ainsi, sous le triptyque "souveraineté, sécurité et développement" pour la défense des intérêts suprêmes de la Nation, la préservation de la sécurité nationale et de l'indépendance de décision et pour la mobilisation du partenariat étranger et de la coopération au service du développement du pays.

    Le gouvernement s'engage, à ce titre, à "œuvrer pour la concrétisation des grandes orientations et des priorités de la politique extérieure en accordant un intérêt particulier à l’Afrique, en accentuant notre influence dans notre voisinage immédiat dans la région du Sahel et du Maghreb".

    La politique extérieure de l’Algérie devrait, à ce propos, "s’investir pleinement et en priorité dans la promotion des dynamiques de coopération, d’association et d’intégration dans tous les ensembles auxquels l’Algérie appartient que sont le Maghreb, le Sahel, l’Afrique, le monde arabe, la communauté islamique et l’espace méditerranéen".

    Une stratégie de renforcement de la présence de l'Algérie dans les structures exécutives des organisations régionales et internationales dont il est membre "sera mise en œuvre".

    Le plan d'action du gouvernement prévoit également une "évaluation des relations avec les partenaires stratégiques de l’Algérie pour positionner notre pays en tant que puissance d’équilibre".

    "Les considérations de pragmatisme et de préservation des intérêts de notre pays doivent désormais présider aux interactions avec les partenaires étrangers de l’Algérie dans une approche gagnant-gagnant", est-il préconisé.



    VERS UNE REFONTE DE L'APPAREIL DIPLOMATIQUE

    Le gouvernement annonce, dans son plan, une refonte de l'appareil diplomatique pour "qu’il soit à même de s’acquitter de ses missions classiques ainsi que de diplomatie économique dynamique au service des intérêts économiques et de développement de l’Algérie".

    "Des ajustements bien étudiés" devraient être opérés à travers, notamment, "la révision de la carte diplomatique et des méthodes de fonctionnement", en vue de "mettre à contribution notre réseau diplomatique et consulaire pour la construction d’une économie nationale forte et diversifiée, génératrice de croissance inclusive et créatrice d’emplois et de valeur ajoutée".

    Une agence de coopération et de développement sera créée pour soutenir la nouvelle orientation économique de la diplomatie algérienne et devrait même être "l’outil privilégié de la diplomatie économique et des actions humanitaires de notre pays en Afrique notamment, en accompagnant et en conseillant les opérateurs économiques algériens, publics et privés, dans la conduite de leurs investissements et échanges commerciaux internationaux".

    La diplomatie algérienne sera appelé à "tirer pleinement profit des espaces économiques dans lesquels elle est partie, notamment la zone de libre-échange continentale africaine et la grande zone de libre-échange arabe, en accentuant son travail d’exploration et de conseil en vue d’améliorer l’accès des opérateurs nationaux aux marchés africains et arabes".

    Le plan d'action du gouvernement prévoit, en outre, d'investir le réseau diplomatique et consulaire d’"une mission permanente", celle d’attirer les investissements étrangers, de promouvoir le marché algérien et de promouvoir la destination touristique Algérie.

    Il insiste, à cet égard, sur l’importance d’une "refonte des procédures de délivrance de visas", notamment au profit des hommes d’affaires et des touristes, l’objectif étant de parvenir à mettre en place un système de visa électronique (e-visa).

    Le gouvernement compte également mettre en place une "diplomatie culturelle" qui contribuera au rayonnement de l'Algérie à l’international, à travers notamment le développement du réseau des centres et instituts culturels algériens et des écoles algériennes à l’étranger.

    Une "diplomatie cultuelle" devant permettre le "rehaussement" de la présence cultuelle algérienne en Afrique et dans le monde est également prévue dans le plan d'action du gouvernement afin de "contribuer à promouvoir un Islam authentique, qui a historiquement prévalu en Algérie, et un discours religieux tolérant et modéré".

    Le gouvernement s'engage, par ailleurs, à veiller à "la protection des ressortissants nationaux dans le monde, à la préservation de leurs droits et intérêts, leur sécurité et leur dignité dans les pays d’accueil" et à œuvrer "au renforcement de la relation de nos compatriotes à l’étranger avec la mère patrie et à la prise en compte de leurs préoccupations au plan interne, notamment la circulation des personnes et le rapatriement des dépouilles d’algériens décédés à l’étranger".

    Il promet, à ce titre, de moderniser l’administration consulaire et d’introduire le numérique et l’administration électronique ainsi que la mise en œuvre d’une politique visant à faire émerger un mouvement associatif représentatif et dynamique.

    "Plus particulièrement, le gouvernement s’attellera à mobiliser et à impliquer les compétences nationales à l’étranger dans le processus de renouveau national à travers des mécanismes appropriés", est-il souligné dans le document.